Les conditions de la « décroissance » (3)

29 04 2010

Dans deux précédents billets en forme de petits exercices intellectuels, j’avais continué à réfléchir sur les conditions à remplir pour qu’un projet comme celui de la « décroissance » puisse gagner en crédibilité (en l’occurrence en accordant une attention plus précise aux valeurs individuelles et collectives et aux pratiques). La troisième dimension importante est celle qui relève de ce qu’on peut appeler le cadre institutionnel.

La réalisation d’un objectif comme celui de la « décroissance » supposerait non seulement de multiplier les espaces d’expériences, mais aussi de les faire converger et de pouvoir les articuler dans un agencement commun. Ces convergences et articulations seraient en effet d’autant plus nécessaires que l’enjeu est systémique : s’il s’agit de renverser l’« engrenage de la production »[1], il faut aussi trouver comment les énergies rassemblées peuvent atteindre la masse critique face à ce vaste complexe politico-économique. C’est pour cela que s’est aussi posée la question des modalités d’intervention sur le terrain politique. En France, une partie des personnalités engagées dans le mouvement de la « décroissance » a ainsi jugé utile d’intervenir sur le terrain électoral et un parti politique (le Parti pour la décroissance) a été fondé en avril 2006. Après quelques candidatures aux élections législatives de juin 2007 et municipales de mars 2008, le parti s’est présenté aux élections européennes de juin 2009 par l’intermédiaire d’une liste Europe Décroissance qui a pu être présente dans toutes les circonscriptions françaises[2].

Une intervention politique dans un cadre uniquement national peut toutefois paraître limitative. Pour reprendre un type de débat qui avait agité les théoriciens socialistes à propos de la position de l’Union soviétique face à un monde resté globalement capitaliste, est-il possible d’engager la décroissance « dans un seul pays » ? De fait, les dynamiques de production et d’échange sont désormais prises dans des modalités d’organisation largement transnationales[3]. Takis Fotopoulos, économiste et philosophe promoteur de la « démocratie inclusive », peut ainsi facilement insister sur le fait qu’une logique de « décroissance » n’est pas conciliable avec une économie de marché internationalisée et qu’elle n’est réalisable qu’avec un autre système socio-économique (celui qu’il prône, forcément), pour lequel importent donc les caractéristiques structurelles, et pas seulement les valeurs sous-jacentes[4]. Le modèle marchand occidental paraît de surcroît continuer à s’étendre. Les grands groupes mondiaux des secteurs de la grande consommation et de la grande distribution sont en quête de nouveaux marchés et n’hésitent guère à s’implanter dans des pays émergents si ces derniers leur semblent prometteurs en termes de profits futurs.

Si les démarches de relocalisation et les initiatives communautaires peuvent être utiles à un projet de « décroissance »[5], elles doivent donc aussi trouver d’autres relais qui puissent faire contrepoids face à des dynamiques marchandes qui poursuivent leur expansion. L’éthique de convivialité prônée dans un esprit proche d’Ivan Illich fonctionne plus facilement pour des réseaux de taille restreinte. Mais la réalisation d’une « décroissance » sur une échelle plus générale suppose aussi des réseaux plus larges, notamment en termes d’étendue géographique. D’autres problèmes de portée globale (respect des droits humains au travail, etc.) ont déjà été saisis par des réseaux d’action globaux, qui montrent ainsi que des formes d’action collective provenant de la société civile peuvent trouver des capacités organisationnelles lorsque certains changements sont jugés souhaitables pour la collectivité[6].


[1] Pour reprendre la dénomination de la théorie développée autour des réflexions d’Allan Schnaiberg. Cf. Kenneth A. Gould, David N. Pellow, and Allan Schnaiberg, The Treadmill of Production. Injustice and Unsustainability in the Global Economy, Boulder, Paradigm Publishers, 2008. Pour une présentation plus synthétique, voir Kenneth A. Gould, David N. Pellow, Allan Schnaiberg, « Interrogating the Treadmill of Production. Everything You Wanted to Know about the Treadmill but Were Afraid to Ask », Organization & Environment, vol. 17, n° 3, 2004, pp. 296-316.

[2] Elle n’a réalisé qu’un résultat très faible et peu significatif (0,035 % à l’échelle nationale), notamment du fait que l’impression des bulletins était laissée aux soins de l’électeur.

[3] Cf. James Rice, « The Transnational Organization of Production and Uneven Environmental Degradation and Change in the World Economy », International Journal of Comparative Sociology, vol. 50 (3-4), 2009, pp. 215-236.

[4] Takis Fotopoulos, « The De-growth Utopia: The Incompatibility of De-growth within an Internationalised Market Economy », in Qingzhi Huan (ed.), Eco-socialism as Politics. Rebuilding the Basis of Our Modern Civilisation, Dordrecht, Springer, 2010.

[5] Comme le montrent par exemple les travaux de Caroline Bekin, Isabelle Szmigin, and Marylyn Carrigan, « Communally Living the Positive Alternative », in Franco Gandolfi and Hélène Cherrier (eds), Downshifting. A Theoretical and Practical Approach to Living a Simple Life, Hyderabad, ICFAI University Press, 2008, pp. 135-161.

[6] Cf. Pieter Glasbergen, « Global action networks: Agents for collective action », Global Environmental Change, vol. 20, n° 1, February 2010, pp. 130-141. Pour une théorisation plus large de l’action collective par les réseaux, voir aussi Yannick Rumpala, « La connaissance et la praxis des réseaux comme projet politique », Raison publique, n° 7, octobre 2007.





Sur la « décroissance » et ses conditions (2) : comprendre les pratiques

18 04 2010

Dans le précédent billet, j’avais commencé à signaler ce qu’un projet de « décroissance » demandait comme réflexions supplémentaires pour quitter le registre du slogan simplificateur et gagner éventuellement en consistance sociologique. Comme je l’expliquais déjà dans un autre article, le deuxième terrain important à prendre en compte est celui des pratiques. Prétendre faire évoluer les pratiques suppose là aussi de retrouver les déterminants de ces pratiques[1], de les disséquer pour pouvoir démêler les facteurs entretenant les logiques de consommation, de production et d’accumulation[2]. C’est pour cela qu’un projet de transformation sociale à vocation écologique peut avoir intérêt à replacer l’attention sur les usages des biens et certains déterminants des conditions de vie.

Dans ses réflexions qui accompagnent celles sur la « décroissance », Paul Ariès, l’un des théoriciens de ce courant, se rapproche de cet angle d’analyse sur les pratiques. Il met en effet en avant la nécessité de lutter contre ce qu’il appelle le « mésusage » (par exemple les produits jetables, « hors-sol », etc.), notamment en faisant en sorte que ce « mésusage » soit rendu plus coûteux (par exemple en faisant payer plus cher l’eau utilisée pour remplir une piscine privée)[3]. Pour lui, c’est l’individu dans son rôle d’usager qui doit être privilégié, plutôt que son rabaissement à une simple position de consommateur de produits. Dans cette perspective, l’idée serait de garder une forme de maîtrise sur les biens consommés et de donner à chacun la possibilité de se réapproprier les usages, ce qui peut notamment passer par des expériences associatives, communautaires ou locales (comme dans le cas des jardins partagés).

Une gamme de travaux sociologiques sur la consommation s’est effectivement développée en montrant l’importance de relier les biens à leurs usages concrets, soulignant ainsi que l‘évolution de ces usages dépend des représentations, des significations sociales, qui sont attachées à ces biens, et des déterminants culturels et économiques dans lesquels ils s’inscrivent[4]. En remontant aux facteurs influençant les pratiques, ces travaux de chercheurs pourraient servir d’appui aux propositions qui essayent de ralentir le rythme de renouvellement des marchandises, voire aideraient à ne pas céder trop rapidement à l’argument selon lequel tout nouveau produit est forcément plus éco-efficace. La durée de vie moyenne des produits est d’ailleurs une variable qui suscite des réflexions dans les milieux scientifiques et professionnels, notamment parce que permettre une plus grande longévité peut se traduire par des effets environnementaux positifs, tant du point de vue de la consommation de matières que pour le traitement des déchets[5]. Stephen Graham et Nigel Thrift ont aussi souligné que les questions de réparation et de maintenance pouvaient être des enjeux politiques, car les processus correspondants peuvent être réalisés de manière plus ou moins attentive et plus ou moins efficace[6]. Rassemblés, ces différents leviers d’action (usages, durée, entretien et maintenance des produits) pourraient au final participer à une éthique du non-gaspillage.

S’il s’agit d’appuyer une dynamique de « décroissance », la réorientation des usages peut au surplus demander de faire évoluer le rapport à la propriété, notamment parce que celle-ci tend à fonctionner comme un élément d’enfermement dans les trajectoires de développement héritées du système économique dominant[7]. Là aussi, des alternatives et des sources d’inspiration peuvent être trouvées dans des formes de mise en commun, comme les pratiques de peer-to-peer[8].

La réduction du temps de travail peut être prise comme un facteur supplémentaire facilitant de telles évolutions. L’utilisation des gains de productivité peut être réorientée vers d’autres objectifs sociaux que ceux accompagnant les systèmes productivistes et consuméristes. Certaines modélisations montrent même des effets positifs en termes d’empreinte écologique[9]. La réduction du temps de travail peut dégager du temps individuel, mais elle doit être assurée par des évolutions favorables des systèmes économique et institutionnel[10], en particulier s’il s’agit de favoriser des formes d’expression personnelles qui ne soient pas complètement absorbées par la consommation.


[1] Sur la nécessité de comprendre comment des routines s’installent à partir de l’entrée de certaines technologies dans les foyers, voir par exemple Kirsten Gram-Hanssen, « Consuming technologies – developing routines », Journal of Cleaner Production, vol. 16, n° 11, July 2008, pp. 1181-1189.

[2] Sachant que le sujet ouvrira forcément des discussions sur les variables à privilégier. Pour un effort de repérage de ces variables, voir par exemple Inge Røpke, « The dynamics of willingness to consume », Ecological Economics, vol. 28, n° 3, March 1999, pp. 399-420.

[3] Paul Ariès, Le mésusage. Essai sur l’hypercapitalisme, Lyon, Parangon/Vs, 2007.

[4] Voir par exemple les travaux d’Elizabeth Shove (comme Comfort, Cleanliness and Convenience. The Social Organization of Normality, Oxford, Berg Publishers, 2003).

[5] Voir par exemple Tim Cooper, « Slower Consumption: Reflections on Product Life Spans and the “Throwaway Society” », Journal of Industrial Ecology, vol. 9, n° 1-2, Winter/Spring 2005, pp. 51-67.

[6] Cf. Stephen Graham, Nigel Thrift, « Out of Order. Understanding Repair and Maintenance », Theory, Culture & Society, vol. 24, n° 3, 2007, pp. 1-25.

[7] Cf. Pascal van Griethuysen, « Why are we growth-addicted? The hard way towards degrowth in the involutionary western development path », Journal of Cleaner Production, vol. 18, n° 6, April 2010, pp. 590-595.

[8] Cf. Michel Bauwens, « The Political Economy of Peer Production », CTheory, 12/1/2005.

[9] Cf. Anders Hayden, John M. Shandra, « Hours of work and the ecological footprint of nations: an exploratory analysis », Local Environment, vol. 14, n° 6, July 2009, pp. 575-600.

[10] Pour une analyse de ce type, voir Juliet B. Schor, « Sustainable Consumption and Worktime Reduction », Journal of Industrial Ecology, vol. 9, n° 1-2, pp. 37-50.





Sur les conditions de la « décroissance »

10 04 2010

L’idée de « décroissance » commence à susciter de plus en plus de débats, notamment parce qu’elle arrive à un moment où le système économique montre plus que jamais ses faiblesses et qu’elle porte les critiques jusque dans ses principes mêmes. Si on prend soin de ne pas la confondre avec le qualificatif de « récession », réfléchir sur cette idée s’avère très intéressant, parce que son positionnement à contre-courant montre les difficultés à lui trouver des bases et des appuis dans les configurations sociales et institutionnelles actuellement dominantes. De grosses difficultés même, bien que les limites écologiques de la planète paraissent de plus en plus perceptibles. C’est aussi pour cette raison que j’avais essayé de souligner que le projet de « décroissance » avait, au plan intellectuel, encore un gros travail de défrichage à faire, tant pouvaient être nombreux les obstacles sur ce chemin (Cf. « La décroissance soutenable face à la question du « comment ? ». Une remise en perspective par les processus de transition et leurs conditions de réalisation », Mouvements, n° 59, juillet-septembre 2009, article disponible sous format revue ou directement en ligne).

Besoins, désirs, valeurs,  intérêts, c’est en effet dans cet enchevêtrement que l’objectif de « décroissance » doit pouvoir trouver des ancrages pour devenir crédible. Sur ce plan, les réflexions sur la « décroissance » avancent, sont portées dans le champ politique (y compris sur le terrain électoral), mais elles doivent encore travailler le rapport que peuvent entretenir ces facteurs et variables avec le changement collectif souhaité.

De fait, le projet de « décroissance » pousse un cran plus loin que celui de « développement durable », plus consensuel dans sa formulation la plus générale. « Décroître » signifie a priori qu’il s’agit de favoriser dans les processus sociaux ceux qui peuvent contribuer à ne plus alimenter l’imaginaire dominant du « toujours plus ». C’est pouvoir laisser jouer ce qu’André Gorz appelait la « norme du suffisant », dont il a montré l’érosion du fait de l’expansion capitaliste et la cascade d’effets insidieux qui en a résulté. C’est, de manière individuelle et collective, remettre ensemble le niveau de satisfaction et le rapport au travail, de sorte que les aspirations vitales puissent trouver des formes d’expression échappant à l’obsession de l’efficacité économique[1].

La question reste de savoir quels ancrages sociaux ce type de norme alternative peut encore trouver. Or, tout un ensemble de réactions montre que les consommateurs ne sont pas forcément imperméables à des considérations éthiques, qui peuvent effectivement aller jusqu’au choix de la « simplicité volontaire »[2]. Favoriser la réflexivité des consommateurs peut être un moyen de faire perdre au système économique son apparente naturalité. Les actes de consommation peuvent intégrer de nouvelles dimensions réflexives lorsque certains de leurs effets sont mis en lumière et bénéficient de larges publicisations. Une logique de « décroissance » supposerait que cette réflexivité puisse être poussée relativement loin. S’expriment déjà des formes plurielles de résistances pas forcément visibles ou bruyantes[3]. Les professionnels du marketing sont conscients de ce qui est pour eux un problème, puisqu’ils travaillent sur ces phénomènes de résistance du consommateur[4]. Le sociologue américain Stephen Zavestoski avait noté que l’immersion dans la société de consommation pouvait engendrer un stress socio-psychologique et éloignait plutôt d’un sens de l’authenticité. C’est ce manque, impossible selon lui à compenser par la consommation, qui peut favoriser un processus individuel d’introspection aboutissant justement à des attitudes anti-consommation et tentant de trouver un remède au sentiment d’insatisfaction[5].

Mais, si cette réflexivité existe sous des formes plus ou moins développées au niveau individuel, il reste à savoir jusqu’à quel point elle peut être cumulative et comment cela pourrait nourrir une dynamique collective. De fait, le flux permanent d’achats sur lequel repose la croissance économique est entretenu par une exploitation rationalisée et puissante des désirs. Compte tenu de la position asymétrique dans laquelle se retrouve le consommateur face à une telle machinerie, la réflexion du sociologue anglo-polonais Zygmunt Bauman permet d’une certaine manière de rappeler que les préoccupations éthiques ne peuvent être défendues au seul niveau individuel, mais qu’elles doivent être aussi soutenues sous des formes collectives[6]. L’assise sociale d’un mouvement comme celui de la « simplicité volontaire » pourrait être plus importante s’il était complété par d’autres efforts pour déplacer les critères de rationalité et les faire revenir vers des bases plus écologiquement et socialement responsables. Il peut y avoir des convergences avec des voies explorées de manière théorique et pragmatique, comme celles au croisement du don et de la gratuité[7], surtout si certains biens peuvent être mis en commun et partagés. Les activités en peer-to-peer se rapprochent de ce type d’imaginaire et peuvent même contribuer à le diffuser si elles ne sont plus réservées aux échanges de fichiers informatiques[8]. Restera à voir si ces rapprochements pourront se développer pour produire des transformations plus larges.


[1] Cf. André Gorz, « L’écologie politique entre expertocratie et autolimitation », Actuel Marx, n° 12, 2e semestre 1992.

[2] Cf. Deirdre Shaw, Terry Newholm, « Voluntary simplicity and the ethics of consumption », Psychology and Marketing, vol. 19, n° 2, pp. 167-185.

[3] Cf. Dominique Roux, « Résistance du consommateur : un état de l’art sur les formes de réponses adverses au marché et aux firmes », Actes du 4ème Congrès International des Tendances du Marketing, Paris, 2005.

[4] Comme en témoigne le numéro spécial consacré au phénomène d’anti-consommation par le Journal of Business Research en février 2009 (vol. 62, n° 2).

[5] Cf. Stephen Zavestoski, « The social-psychological bases of anticonsumption attitudes », Psychology and Marketing, vol. 19, n° 2, pp. 149-165.

[6] Cf. Zygmunt Bauman, L’éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs ?, Paris, Climats, 2008.

[7] Cf. Jacques T. Godbout en collaboration avec Alain Caillé, L’esprit du don, Paris, La Découverte / Poche, 2000 ; Jacques Godbout, Le don, la dette et l’identité. Homo donator vs. homo oeconomicus, Paris, La Découverte / MAUSS, 2000 ; Viv(r)e la gratuité ! Une issue au capitalisme vert, sous la direction de Paul Ariès, Villeurbanne, Éd. Golias, 2009.

[8] Pour une vision en ce sens, voir par exemple Michel Bauwens, Rémi Sussan, « Le peer to peer : nouvelle formation sociale, nouveau modèle civilisationnel », Revue du MAUSS semestrielle, n° 26, 2005, pp. 193-210.





Dossier « décroissance »

23 06 2009

Après des résultats plutôt favorables à l’écologie politique lors des dernières élections européennes et avant que tombent bientôt les résultats des travaux de la Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social (dite aussi Commission Stiglitz-Sen, du nom des deux prix Nobel d’économie à qui le gouvernement français avait demandé de réfléchir sur la pertinence de mesures basées sur le PIB), il peut être intéressant de remettre en perspective certains enjeux touchant à la croissance, à la « richesse » et à leurs effets sociaux et écologiques. La revue Mouvements dans sa version électronique vient justement de rassembler une série d’articles dans un dossier sur le thème de la « décroissance ». Le dossier fournit ainsi quelques textes de Paul Ariès, André Gorz et Fabrice Flipo qui permettent de penser cette alternative par rapport au cadre socio-économique dominant.

Promotion personnelle en même temps, puisque est repris dans ce dossier une version un peu retravaillée d’un texte que j’avais déjà présenté sur ce blog. L’idée principale de ce texte est de réfléchir à ce qu’un tel projet de « décroissance soutenable » demanderait comme conditions de réalisation. Autrement dit, s’il s’agit d’envisager une transition, quels seraient les leviers et les écueils à prendre en compte ? Une version papier devrait être disponible à la rentrée de septembre avec la sortie du numéro 59 de la revue Mouvements.