Sur la place de l’humain dans un monde de machines : actualité du cyberpunk

21 09 2023

Ci-dessous, la version complète d’un entretien paru dans le journal La Provence, en plein dans la chaleur d’un été qui n’était pas loin de ressembler à ceux imaginés pour Blade Runner 2049

•          Première question, est-ce que la limite est parfaitement claire dans ce genre de SF entre critique et fascination pour la technologie, une sorte de fascination du monstre ?

Le cyberpunk joue entre ces deux registres. Bruce Sterling, auteur américain qui en a largement été le propagandiste, avait habilement signalé que le mythe attaché à la créature du Dr Frankenstein méritait d’être actualisé et il laissait entendre que le cyberpunk y participait en recadrant l’appréhension du futur : comme si la condition humaine ne pouvait plus être imaginée sans prendre conscience que les médiations technologiques seraient dorénavant partout, dans les existences (y compris intimes) comme dans leurs environnements…  Le cyberpunk, d’ailleurs, propose une vision qui n’est pas celle d’un déterminisme technologique, où la technique aurait en elle-même une espèce de force qui contraindrait tout. Il est plus subtil et laisse une place non négligeable à l’indétermination, celle liée notamment aux usages qui vont être faits d’une technologie. La technique y devient à la fois contrainte et ressource. C’est la fameuse phrase que William Gibson, souvent considéré comme le père fondateur, a placée plusieurs fois dans ses premiers textes : « La rue essaie de trouver sa propre utilisation des choses ». Et souvent par de multiples détournements…

•          Comment le cyberpunk pose-t-il la question de la disparition des humains dans leur propre technologie ?

De multiples manières. Par la figure du cyborg, puisque les artefacts et éléments machiniques (prothèses, implants, etc.) ne sont plus à l’extérieur du corps, mais aussi à l’intérieur, non seulement pour suppléer des éléments organiques, mais aussi pour ajouter des capacités n’ayant plus rien de « naturel ». Par l’absorption des individus dans le cyberespace également, qui permet de s’immerger, voire de se perdre, dans un nouveau monde distinct de la réalité conventionnelle, mais potentiellement plus séduisant et très addictif. Toutes ces possibilités esquissent un rapport différent au corps, qui devient potentiellement superflu lorsque la conscience peut être fixée sur d’autres supports, laissant même espérer une forme d’immortalité, débarrassée de la contrainte organique. L’impression laissée dans ces oeuvres est même parfois que le corps devient quelque chose de pesant, d’encombrant…

•          Le cyberpunk est-il le lien manquant dans l’anticipation entre la critique économique et technologique ?

C’est en effet une capacité majeure de ce sous-genre : mettre dans des mêmes contextes des transformations profondes ayant eu lieu simultanément sur les plans économique et technologique. À travers les écrits de William Gibson, on sent par exemple que le rôle croissant des intelligences artificielles est lié à un certain stade du capitalisme, où informations et données sont devenues des ressources capitales, où États et régulations publiques finissent par être multiplement débordés par ces créations et les puissantes entreprises qui en sont à l’origine. Le cyberpunk annonçait que les serveurs informatiques, avec toutes les données qu’ils permettent de stocker, allaient être la nouvelle infrastructure du monde, et donc un des nouveaux espaces du pouvoir, les bastions de nouvelles forces économiques.

•          Ces méga-corporations, hors contrôle étatique, préfigurent la victoire d’une économie qui a pour objectif d’avaler les pays, les nations au profit d’un monde unique où tout est marchand. Cette prévision est-elle en train de se réaliser ?

Le cyberpunk a traduit des formes de questionnements, voire d’anxiétés, sur des transformations politico-économiques qui étaient en cours à l’époque. Les années 1980 ont ouvert un cycle de dérégulation, dont le cyberpunk pousse la logique jusqu’à l’évanescence des instances publiques. Et ce ne sont pas seulement les méga-corporations, mais aussi différentes formes de criminalité qui en profitent et, pour certaines, deviennent des puissances à part entière. Le tout dans un système complètement globalisé, où tout circule sans répit à une échelle planétaire, et marqué par des inégalités accrues. Dans les mondes du cyberpunk, il n’y a plus guère de questions pour savoir ce qui peut être vendu ou non, puisque beaucoup de barrières morales ont sauté : s’il y a de l’argent à gagner sur quelque chose, il y aura forcément un business pour essayer d’en tirer parti…

•          Peut-on faire le lien entre le cyberpunk et un roman comme Les Furtifs d’Alain Damasio ?

Le propre d’un genre comme la science-fiction est le constant tissage de relations plus ou moins conscientes entre les textes, avec tout ce que cela comporte comme circulations d’idées, d’images, de références, etc. Difficile de ne pas voir en effet des thèmes communs, comme la domination des multinationales et l’enserrement des existences humaines dans des environnements technologiques où celles-ci sont constamment surveillées, mesurées, orientées, etc. Le cyberpunk n’avait connu que quelques tentatives d’adaptation en France, avec des tonalités différentes de son grand frère américain, les auteurs français semblant tendanciellement plus du côté de l’humain. Les personnages du cyberpunk originel, souvent désabusés et cyniques, subissaient le monde qui les entoure, sans  guère d’espoirs de pouvoir le changer. Chez Alain Damasio, l’esprit est davantage à une forme de résistance et les récits continuent à porter une recherche de voies de sortie.





L’impression tridimensionnelle comme vecteur de reconfiguration politique ?

2 02 2012

Les imprimantes 3D (autrement dit, en trois dimensions, puisqu’elles fonctionnent en ajoutant des couches de matériau les unes au-dessus des autres) commencent à susciter beaucoup de commentaires. Elles laissent en effet entrevoir des changements potentiellement importants dans la manière de fabriquer toute une série d’objets usuels. Mais pas seulement. Certes, il y a des implications techniques et économiques, mais derrière, il pourrait aussi y avoir des effets plus profondément politiques. Ce sont ces effets qui mériteraient d’être plus attentivement explorés et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

Ces développements techniques, qui combinent design informatique et nouveaux modes de production automatisée, ouvrent des espaces d’expérimentation, pour l’instant principalement visibles dans des communautés plus ou moins formelles de bricoleurs technophiles comme les « fab labs » (« fabrication laboratories » ; pour une présentation du projet initial par celui qui est considéré comme son principal inspirateur, voir Neil Gershenfeld, Fab: The Coming Revolution on Your Desktop – from Personal Computers to Personal Fabrication, Basic Books, 2007) et autres « hackerspaces ». Mais, dans la mesure où ces outils sont aussi conçus pour être accessibles à terme au plus large public (Cf. Leslie Gordon, « Rapid prototyping for the masses », Machine Design, vol. 83, n° 10, June 9, 2011, pp. 40-42), il serait utile de regarder au-delà du caractère encore expérimental de ces initiatives. On peut en effet faire l’hypothèse que des changements dans l’ordre politique, et des changements potentiellement profonds, peuvent aussi advenir par l’accumulation de pratiques dispersées d’apparence simplement technique (de même que les connexions informatiques par Internet n‘ont pas seulement ouvert de nouvelles possibilités de communication, mais ont aussi catalysé des transformations politiques).

Au-delà des répercussions économiques qui commencent à être plus souvent étudiées, c’est ce potentiel de transformation de l’ordre politique qui doit aussi être examiné, d’autant que c’est à une échelle même mondiale que l’évolution pourrait se faire sentir. Il ne s’agit d’ailleurs pas simplement de dire qu’il y a du politique dans les techniques, ce qui est maintenant communément accepté (dans la lignée par exemple des réflexions de Langdon Winner, « Do artifacts have politics? », Daedalus, vol. 109, n° 1, 1980, pp. 121-136, repris dans La Baleine et le Réacteur. À la recherche de limites au temps de la haute technologie, Descartes & Cie, 2002), mais que certaines contiennent des potentialités de changement qui dépassent leurs concepteurs et dont l’importance se révélera dans leurs conditions d’actualisation. Dans une partie des recherches que je suis en train de poursuivre, il va justement s’agir de repérer les potentialités et de les analyser, plus précisément comme facteurs matériels pouvant aussi avoir des effets politiques.

Le registre de développement de l’impression en 3D n’est pas vraiment celui d’une résistance frontale contre les modalités dominantes du système économique, mais ce dernier pourrait néanmoins s’en trouver déstabilisé. Ce type de nouvelle technologie semble offrir des capacités renouvelées (contrôle et maîtrise des techniques utilisées, ouverture aux désirs de créativité, etc.) pour des individus ou des communautés, et surtout permettre de mettre ces capacités dans des espaces sociaux qui paraissaient en avoir été dépossédés. Peut-on alors y voir une forme inédite d’« empowerment » par la technique ? Si chacun peut fabriquer une grande partie des objets dont il a besoin, plutôt que de les acheter, ces nouveaux outils peuvent faire sortir d’un modèle industriel massifié et dépendant de grosses unités productives. Ils semblent amener de nouveaux modes de production et de consommation, et donc potentiellement des rapports différents aux marchandises. Pour les individus, une telle technologie pourrait ainsi se présenter comme une voie de réduction de leur dépendance face au système industriel. Également conçue pour que certaines machines puissent devenir auto-réplicatives, elle rend presque inutile la présence de certains intermédiaires, commerciaux notamment ou pour une partie de la logistique.

Si on les regarde en reprenant les inspirations d’Ivan Illich (Cf. La convivialité, Seuil, 1973), ces technologies paraissent offrir des possibilités d’autonomisation, ou au moins elles peuvent redonner des marges d’autonomie. Grâce à ce mode de fabrication personnalisée, la passivité à laquelle est souvent contraint le consommateur peut être contournée par la réouverture ou l’élargissement d’espaces de créativité. Le théoricien anarchiste Murray Bookchin, qui, dans le cadre de son projet d’« écologie sociale » cherchait à montrer que certaines technologies peuvent avoir un potentiel « libérateur », y aurait peut-être vu un exemple de ces machines permettant de déplacer la production hors d’appareils industriels de plus en plus imposants et de libérer la vie des individus pour d’autres tâches qu’un labeur abrutissant et obligatoire (Cf. Murray Bookchin, « Towards a liberatory technology », in Post-Scarcity Anarchism, Black Rose Books, 1986). Avec ce mode de production décentralisé, a priori adapté aux besoins, on peut aussi supposer que la valeur d’usage tende à primer davantage sur la valeur d’échange, puisque chacun peut fabriquer l’objet désiré et que l’échange devient superflu (sauf peut-être si des caractéristiques particulières doivent être ajoutées).

Les potentialités de ce type de technologie sont aussi à relier aux bases sociales sur lesquelles elle se développe. Elle doit en effet une large part de son développement à des collaborations en réseaux, qui permettent, là aussi grâce à Internet, d’échanger et de partager les idées, de comparer les expériences réalisées. Elle a ainsi une forte potentialité rhizomatique, dans la manière dont elle peut se diffuser (grâce aux avancées dans le monde du numérique), mais aussi dans la manière dont elle peut remettre en cause les hiérarchies et subordinations installées. Le changement envisageable ne serait pas impulsé « par le haut », autrement dit par des hiérarchies économiques ou politiques, mais de manière diffuse, la technologie rendant possible de nouvelles pratiques qui, en se généralisant, pourraient elles-mêmes avoir des effets systémiques. Grâce aux techniques développées, des capacités semblent pouvoir être redonnées à des communautés, à l’image de celles qui se sont qualifiées elles-mêmes de « makers ».

Il est possible d’imaginer que la portée de ces transformations puisse être globale, car la généralisation de tels outils, a fortiori s’ils sont accompagnés par la banalisation de lieux comme les fabs labs dans les environnements quotidiens, peut bouleverser l’espace des flux (pour reprendre la notion de Manuel Castells dans La société en réseaux, Fayard, 2001) et l’organisation de ces flux, à la fois pour les matériaux utilisés et les productions rendues possibles. Si les outils d’impression 3D ramènent les productions d’objets sur des bases plus décentralisées, il va probablement devenir difficile de parler de division internationale du travail. Ce type de technologie, dont le coût semble de surcroît diminuer, risque de rendre obsolètes des infrastructures industrielles et peut contribuer à redistribuer les pouvoirs économiques. Il est évidemment beaucoup trop tôt pour dire si de tels outils peuvent porter un coup d’arrêt à la globalisation économique, mais au moins peut-on supposer qu’ils puissent contribuer à des dynamiques de relocalisation et de réduction du volume des échanges internationaux. De ce point de vue, on pourrait comparer cette technologie à une innovation comme celle du container (Cf. Marc Levinson, The Box. Comment le conteneur a changé le monde, Max Milo, 2011), mais avec des effets presque inverses. Elle peut contribuer à une nouvelle déstabilisation des hiérarchies d’échelle, mais sous des formes distinctes, voire contraires de celles qui avaient pu avoir lieu avec la globalisation (Pour une comparaison avec les dynamiques rattachables à la globalisation, voir Saskia Sassen, Critique de l’État. Territoire, Autorité et Droits, de l’époque médiévale à nos jours, Demopolis, 2009).

Pour ne pas céder au messianisme technologique, il faut toutefois rester conscient des obstacles que la diffusion de ces technologies va probablement rencontrer, à commencer par ceux posés par les différents acteurs qui n’ont pas intérêt à ce qu’elles se développent, et ceux résultant des contraintes écologiques et de la disponibilité de ressources suffisantes. Bien sûr, cette technologie n’est pas encore à un stade abouti, mais ce serait dommage de la négliger sous le prétexte de son devenir incertain, car elle pourrait bien avoir des conséquences à une plus large échelle que celle des expériences et bricolages dans lesquels paraissent pour l’instant encore largement ses concepteurs et ses utilisateurs. Et les potentialités envisageables sont d’autant plus stimulantes à analyser qu’elles ravivent les questionnements sur les interrelations entre le technique et le politique, notamment sur la façon dont des avancées techniques peuvent étendre des capacités politiques. Et en l’occurrence, peut-être même avec des effets qui pourraient transformer le système mondial…

PS1 : J’aurai l’occasion de développer le sujet dans une présentation à la prochaine conférence « Materialism and World Politics » à la London School of Economics les 20 et 21 octobre 2012. J’essaierai d’ici là de mettre en ligne l’avancée de mes réflexions.

PS2 : Une version plus développée de ces idées est depuis parue sous forme d’article : « L’impression tridimensionnelle comme vecteur de reconfiguration politique », Cités, 3/2013 (n° 55), pp. 139-162. URL : www.cairn.info/revue-cites-2013-3-page-139.htm





De l’utilité de l’analyse de réseaux pour retrouver des prises politiques sur la technique

9 06 2009

Dans le cadre de mes recherches, j’avais entamé une réflexion de théorie politique sur l’intérêt de la notion de réseau pour reconstruire un projet politique adapté à notre époque. Dans ses grandes lignes, l’idée était de tracer les réseaux de notre monde pour pouvoir garder des prises sur ceux-ci et notamment des possibilités de reconfiguration (voir l’article correspondant). Des lecteurs de ce travail m’ont reproché d’avoir laissé de côté ou négligé la dimension technique. J’ai donc commencé à retravailler quelques pistes et, en attendant de les reprendre de manière plus approfondie, je profite de ce blog pour les mettre en discussion, si le sujet intéresse d’autres lecteurs.

Avec la densification de la présence technologique dans la plupart des activités humaines, un des enjeux est effectivement de garder visibles les options privilégiées dans les dispositifs et systèmes techniques, à l’image des initiatives visant pour les réseaux informatiques à maintenir les codes accessibles et les protocoles ouverts[1]. Reprenant la démarche du hacking sous une forme politique militante, l’« hacktivisme » restaure ce type de rapport réflexif à la technologie[2] : il est une manière d’ouvrir les boîtes noires des réseaux informatiques. Toutefois, l’hacktivisme se limite à l’informatique et l’enjeu serait de savoir si cet esprit peut être généralisé à l’ensemble de l’univers technique. Pour cette étape supplémentaire, il faudrait un gros effort collectif permettant de développer une forme élargie de « reverse engineering » (l’étude d’un artefact pour en retrouver les principes et mécanismes), mais rendre possible la généralisation d’une telle approche donnerait justement des appuis pour pouvoir prendre les réseaux techniques à rebours de leurs logiques de conception et de déploiement.

De fait, le recours à certains systèmes techniques plutôt qu’à d’autres a des implications qui ne sont pas simplement techniques. En matière d’approvisionnement électrique par exemple, les choix peuvent faire entrer dans des logiques et des réseaux différents. Entre soutenir des technologies décentralisées comme le solaire et privilégier des technologies basées sur des infrastructures lourdes comme le nucléaire, les corollaires ne sont effectivement pas les mêmes. De même, utiliser le vélo ou l’automobile n’est pas qu’un choix de mode de déplacement ; c’est aussi participer à des systèmes techniques différents, tant dans leur organisation que dans leur rapport au monde[3]. L’enjeu est donc que les citoyens puissent garder des prises sur les développements techniques, de façon notamment à rester conscients des conséquences de ces développements et des trajectoires sur lesquels ils peuvent engager[4]. Pour cela, il faut que soient disponibles des sources d’informations et des espaces de discussion, qui sont à chaque fois des appuis à construire en fonction des ressources et des possibilités du moment. Par rapport aux canaux traditionnels, le développement d’Internet a pu par exemple être saisi par des acteurs militants pour en faire un espace de vigilance, c’est-à-dire à la fois un nouvel et large espace de publication, de circulation, d’échange et de débat, utilisable selon les besoins et les occasions[5].

Internet a effectivement suscité beaucoup d’espoirs comme nouvel horizon de réflexion et d’expérimentation politique. Les efforts se multiplient pour en développer les potentialités. C’est tout l’enjeu, qui va bien au-delà des seuls aspects techniques, des mouvements qui défendent les logiciels libres et « open source »[6]. Si les outils et infrastructures numériques deviennent des pivots de la communication électronique en réseaux, leur nature et leur forme ont alors aussi une dimension philosophique et politique. Au-delà des invocations béates en direction des « nouvelles technologies de l’information et de la communication », il reste à construire ou maintenir les conditions (sociales, politiques, culturelles…) pour que ces réseaux numériques puissent devenir un point d’entrée pour l’ouverture des espaces de discussion des choix techniques et le développement de nouvelles citoyennetés (et en tout cas pas un nouvel appareil de contrôle).


[1] Sur le rôle et les enjeux pas simplement techniques mais aussi potentiellement politiques et culturels de ces protocoles, voir Alexander R. Galloway, Protocol. How Control Exists after Decentralization, Cambridge, MIT Press, 2004.

[2] Cf. Paul A. Taylor, « From hackers to hacktivists: speed bumps on the global superhighway? », New Media & Society, vol. 7, n° 5, 2005, pp. 625-646.

[3] Cf. Zack Furness, « Biketivism and Technology: Historical Reflections and Appropriations », Social Epistemology, vol. 19, n° 4, October 2005, pp. 401-417.

[4] Cf. Richard Sclove, Choix technologiques, choix de société, Paris, Descartes & Cie, 2003.

[5] Sur les avantages d’Internet et les possibilités ouvertes à large échelle, voir John Naughton, « Contested Space: The Internet and Global Civil Society », in Helmut Anheier, Marlies Glasius and Mary Kaldor (eds.), Global Civil Society 2001, Oxford, Oxford University Press, 2001, pp. 147-168.

[6] Cf. Samir Chopra and Scott Dexter, Decoding Liberation: The Promise of Free and Open Source Software, London, Routledge, 2007.

 

P.S. : La réflexion se prolonge dans un billet plus récent.